POUR PARLER DE VÉNÉROR…

Vénéror est un très vieux verbe qui provient du Latin et signifie « je désire ardemment vivre , je veux persévérer dans mon être ». Verbe personnifié à l’époque par Vénus. Mais l’intéressant dans cette histoire est un autre mot qui se trouve intimement lié au verbe Vénéror : le mot viril·e. Un « e » qui s’est retrouvé effacé de nos dictionnaires pour un mot devenu « genré »:  devenant une qualité uniquement masculine voire la « définition-même » de la masculinité. Mais viril·e est à l’origine l’adjectif « virilis » qui signifiait courage et loyauté, une vertu qui définissait principalement de grandes déesses telles que Athéna, Artémis ou Aphrodite et qui s’utilisait donc de façon radicalement différente. Est donc « virile » tout être qui cultive et exprime, sans violence, son énergie vitale. Toute personne qui fait, de son désir, une force de vivre, tendue vers le monde et vers l’autre. (Merci a Mariette Darrigrand, article ici,sémiologue et Christine Castelain Meunier, sociologue; pour leurs recherches et diffusions de l’information)

Après ce petit cours de sémantique, quel lien faire avec le nom d’une compagnie artistique? 

Vous le lirez sur la page des créations à venir, ou si vous assistez à un concert de Ezeli, il y a ce désir ardent de vivre. Cette envie puissante de vivre. De bien vivre. Et derrière le « bien vivre » arrive le besoin de justice. Donc de dénoncer, de penser et panser nos blessures, de prendre soin de notre environnement, de notre planète et des êtres qui l’habitent. 

Nous sommes nombreux·ses à ressentir ce sentiment d’impuissance face au capitalisme ravageur et à cette destruction et cet asservissement du vivant qu’il soit humain (racial ou genré), végétal ou animal. 

Parfois cela nous dépasse? Parfois la rage monte, l’envie d’agir aussi. De notre coté, c’est par l’art que nous nous mettons en action. Tout notre art. Pour du sens. Au service, donc, du vivant.